Au Sénégal, le cancer du sein et celui du col de l’utérus constituent des pathologies qui font plus de 2000 victimes par an, selon la Ligue Sénégalaise contre le Cancer du Sein (LISCA).
Touchant les femmes uniquement, ces maladies sont souvent causes de mortalité et de bouleversements dans la vie des femmes.
Au Sénégal, on dénombre chaque année près de 7.000 nouveaux cas de cancer du sein. Octobre rose constitue une occasion pour les autorités sanitaires et la société civile et plus particulièrement, les associations de lutte contre le cancer, de poser des actes concrets dans la lutte contre ce fléau, mais aussi d’insister sur la prévention et prise en charge.
Afin de réduire leur taux de prévalence, une campagne annuelle de communication est organisée le mois d’octobre de chaque année, en vue de sensibiliser les communautés sur l’importance de leur dépistage et récolter des fonds pour la recherche. Instaurée en 1985 et ayant pour symbole le ruban rose, cette manifestation rassemble des associations et des professionnels de santé autour de l'information sur la maladie, ses causes, symptômes, conséquences et moyens de prévention.
L’accès à la santé étant un de ses programmes prioritaires, CICODEV a soutenu le Réseau des Femmes de la Mutuelle de santé de la Patte d’Oie, dans l’organisation d’une campagne de dépistage, le 1er novembre 2019.
Dans cet ordre d’idée, CICODEV a organisé au cours de la manifestation, une session de sensibilisation et d’information sur l’existence et l’importance de la création d’initiatives communautaires de prise en charge des problèmes de santé: les Mécanismes Endogènes de Financement de la Santé (MEFS).
Outre les femmes du réseau, cette session a regroupé les autres femmes de la localité, celles des quartiers environnants, des hommes, des enfants, des Bajènu Gox, notables du quartier, groupements de jeunes, etc.
Dans un pays où l’accès à la santé est une problématique pour 51% de la population, CICODEV, représenté par sa Chargée de Recherche, Awa COULIBALY et son Point Focal Dakar-Banlieue, la Badiénou-Gokh Yacine FALL, est largement revenu sur les mécanismes endogènes de financement de la santé, en expliquant comment, à partir d’une initiative communautaire et des groupes de base (tontines de quartier, Groupements à caractère religieux, Groupement de Promotion Féminine (GPF), Groupement d’Intérêt Economique, etc.), il est possible de mobiliser, rassembler des fonds pour la prise en charge sanitaire des personnes malades et donc, se prémunir devant le risque maladie.
Quant à Badiéne Yacine FALL, elle a partagé son expérience dénommée « Lékett bi », un mécanisme identifié, devant un public très attentif, intéressé par la discussion.
L’objectif global visé est de favoriser l’épargne communautaire pour la santé « wàllu Wër ».
Outre les MEFS, cette sensibilisation a permis aux participants de mieux comprendre les enjeux et le fonctionnement de la Couverture Maladie Universelle (CMU) à travers plusieurs aspects :
- - Le rôle des mutuelles de santé,
- - leur fonctionnement et possible articulation avec les MEFS,
- - l’importance du respect de la cotisation annuelle,
- - les modes de collaboration avec les autorités locales et sanitaires.
Soutenus et vulgarisés, les MEFS participent au financement pérenne de la santé; dépister à temps le cancer est un moyen de ne pas en subir les conséquences. CICODEV en a compris tout le sens, ce qui justifie l’importance de son soutien à une manifestation de cette envergure.
Awa COULIBALY
Chargée de Recherche
CICODEV