Vers la mise en place d’une commission ad hoc. «Est-ce qu’il y a oui ou non un conflit d’intérêt entre producteurs/ distributeurs de ces compteurs et le Directeur général de la Senelec ?»…Lire la suite |
Vers la mise en place d’une commission ad hoc.
L’OBS – Lors de la rencontre périodique des acteurs du secteur, le ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables, Maïmouna Ndoye Seck a annoncé aux associations de consommateurs, en présence du directeur de la Senelec, une mise en place d’une commission ad hoc pour enquêter sur la hausse des tarifs et sur les nouveaux compteurs.
Crochets, uppercuts, coups directs, coups droits, coups bas… Le Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec) n’aura pas été épargné hier lors de la rencontre périodique avec les acteurs du secteur de l’énergie. Présentes à l’invite du ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables (Meder), les associations de consommateurs n’ont pas manqué de dire le fond de leur pensée à Pape Dieng et à son équipe quant à leur gestion du tollé suscité par la hausse vertigineuse des factures et l’installation des nouvelles compteurs, à Grand Médine notamment. «Je ne suis pas fier d’avoir lu dans L’Observateur le directeur commercial de la clientèle et de la communication de la Senelec faire comme si nous tous étions les voleurs auparavant et que maintenant, on a le bon compteur qui dit le bon chiffre.
Or, tout le monde au Sénégal sait que ce sont vos anciens directeurs qui font du vol. Comment peut-on donc dire que sur les 1 200 personnes de Grand Médine, que pratiquement tous sont des voleurs et que nous, les 800 000 abonnés, sommes tous des voleurs ? Ce manque de respect est inhérent à la Senelec. Je me fais insulter par un agent, j’accepte. Par un cadre, c’est non !», débute, très en verve, Mamadou Wane de l’Association de défense des usagers de l’eau, de l’électricité, des télécommunications et du service.
Avant de passer la parole à Amadou Kanouté, directeur exécutif de Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) qui s’est, de manière on ne peut plus directe, interrogé sur un supposé conflit d’intérêt, toujours à propos de ces compteurs. «Est-ce qu’il y a oui ou non un conflit d’intérêt entre producteurs/ distributeurs de ces compteurs et le Directeur général de la Senelec ?», a-t-il demandé. En rangs serrés, les associations consuméristes (Ascosen, l’Uncs, l’Asdic, le Cicodev, l’Adeetels) ont ainsi, durant une heure, décoché des flèches empoisonnées vers le Dg de la Senelec. Qui a accueilli ces interventions, le visage fermé, les mâchoires crispées, un rictus en guise de sourire et un air dubitatif constamment affiché. Il aura fallu l’intervention du ministre, Maïmouna Ndoye Seck, qui a promis la mise sur pied d’une commission ad hoc pour analyser la situation, pour calmer le jeu.
Baisser les tarifs d’ici fin 2016.
LL’augmentation des factures, question d’actualité qui est sur toutes les lèvres depuis une dizaine de jours, n’a pas épargné le ministre de l’Energie. «J’ai une augmentation de 25% sur ma facture», dixit Maïmouna Ndoye Seck, qui n’a pas tardé à demander à la Commission de régulation de l’électricité de s’autosaisir de la question pour avoir des explications. Premier arbitre entre la Senelec et les consommateurs, cette commission dira si impairs il y a eu et la manière d’y remédier. Le ministère ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’il a, avec les associations de consommateurs et les autres acteurs du secteur comme l’Aeme, l’Aser, la Sar, décidé de mettre sur pied une commission ad hoc pour cerner de manière globale le problème de ces nouveaux compteurs qui, jure Pape Dieng, «proviennent de l’extérieur et sont fournis sous le contrôle de l’Etat». Une armada de mesures qui, cependant, ne remet pas en cause la certitude du ministre sur les raisons naturelles de cette hausse.
«L’augmentation des factures d’électricité n’a aucun lien avec la suppression de la compensation. Ce dont il s’agit est une augmentation de la consommation liée à la période de chaleur», a-t-elle dit, en mettant en exergue l’utilisation, en période estivale, de matériels entraînant une majoration de la consommation en électricité. Sans oublier la fabrique de glaces par les ménagères qui, selon elle, devrait faire l’objet d’une étude pour vérifier le rapport gain/ perte en énergie. A charge ensuite pour la société d’électricité d’éviter de prendre de nouvelles mesures en période de chaleur. «On peut accepter qu’il puisse y avoir des erreurs, mais seuls 10% des 1 091 clients de Grand-Médine, facturés avec les nouveaux compteurs, ont vu leur consommation d’électricité connaître une évolution anormale de plus de 50%», a clôt le Dg de la Senelec pour minimiser le phénomène après que le ministre de l’Energie a rappelé le combat du président de la République pour baisser les tarifs d’ici fin 2016.
Source : Gfm.sn , 26 Septembre 2014