UNE ONG INVITE LES COMMUNAUTÉS À FINANCER LA SANTÉ GRÂCE À DES MÉCANISMES ENDOGÈNES (ONG)

Thiès, 8 déc (APS) – Les mécanismes endogènes utilisés par les communautés, notamment via les groupes organisés, sont la clef d’un financement pérenne de la santé dans le Cadre de la couverture maladie universelle, a indiqué mardi le directeur exécutif de CICODEV-Afrique, l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement.
« Le gros problème de la santé aujourd’hui, c’est son financement », a dit Amadou Kanouté qui rencontrait à Thiès, des femmes membres d’associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC), et d’autres organisations, dans le cadre d’une tournée nationale entamée par sa structure.
« Les comptes nationaux de la santé disent que pour chaque acte de santé posé, 14 % sont payés par l’aide publique, 24% par l’Etat, 5% par le privé, 1% par les collectivités territoriales et 52% par les ménages », a-t-il ajouté.
Selon lui, la « plus grande difficulté » observée dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale de Couverture maladie universelle (CMU), reste la contribution des adhérents, qui est de 3.500 francs FCFA par an et par bénéficiaire.
Ce montant a priori peut paraître modique mais peut peser lourd pour le chef d’un ménage comptant une dizaine de personnes.
Une situation d’autant plus délicate que dans les ménages sénégalais, sur dix personnes, seules quatre peut-être travaillent pour prendre en charge les frais d’écolage, d’habillement, de nourriture, d’eau et d’électricité, etc. pour toute la famille.
Il estime que ce serait trop demander aux ménages qui supportent déjà 52% des actes de santé que de les inviter à mettre davantage de ressources dans la santé, dès lors qu’ils ont d’autres priorités, tout comme l’Etat.
« C’est en ce moment que nous nous sommes dit qu’il faut imaginer d’autres moyens par lesquels nous pouvons financer la santé », note Amadou Kanouté. 
Amadou Kanouté a dit que son ONG a découvert que les groupes organisés tels que les tontines, les associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC), les « leket », les associations sportives et culturelles (ASC), etc. « drainent des millions de francs » CFA. 
La Fédération des associations villageoises d’épargne et de crédit (FAVEC) de Saint-Louis, par exemple, mobilise « pas moins de 600 millions de francs CFCA par an », a-t-il noté, relevant qu’une bonne partie de ces sommes sont destinées à la consommation.
Cicodev Afrique sensibilise les membres de ces structures pour qu’ils réservent une partie des cagnottes qu’ils reçoivent périodiquement, à leur enrôlement dans les mutuelles de santé. Ce qu’il appelle « la part de la santé ». 
« La politiques de gratuité coûtent excessivement cher et plombe nos politiques de développement. Il nous faut donc trouver un moyen par lequel les communautés peuvent contribuer à la prise en charge de leur santé en payant 3.500 francs » CFA, a-t-il plaidé.
CICODEV, une ONG qui se dit en « phase de développement », mène une tournée nationale pour présenter ses points focaux aux autorités administratives et sanitaires locales, et échanger avec les communautés sur les mécanismes endogènes de financement de la santé.  

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