SOUVERAINETE ALIMENTAIRE : RUFISQUE MISE SUR SON PLAN TERRITORIAL

Unique département de la région de Dakar à concentrer une importante activité maraîchère, Rufisque, à travers ses acteurs du secteur, doit être davantage accompagnée en termes de disponibilité de la terre et de l’eau. C’est le plaidoyer fait le week-end dernier par des acteurs du secteur à l’occasion d’un panel à la salle des fêtes, dans le cadre de la Journée mondiale de l’alimentation. L’objectif majeur de la campagne est d’asseoir un plan alimentaire territorial pour le département. Le Conseil dé­partemental de Rufisque et ses partenaires dont GRDR et CICODEV ont élaboré ce plan qui passe par une production maraîchère importante. «Rufisque est aujourd’hui le foyer ardent du PSE et ça crée des tensions. C’est un développement infrastructurel, un développement urbain, l’explosion démographique, mais aussi la tension sur le foncier. Tout cela fait que l’alimentation peut être laissée en rade alors que la vocation originelle du département c’est l’horticulture, la production agricole», a d’emblée posé Amadou Kanouté, directeur exécutif de CICODEV(Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement). Selon lui, la dynamique lancée par le département dans la mise en place d’un plan alimentaire territorial doit être soutenue. «Il nous faut aller vers la souveraineté alimentaire. Le premier jalon c’est le ménage. Que chaque ménage puisse produire et se nourrir ! Un plan territorial, ça démarre par la production maraîchère», a-t-il expliqué, se réjouissant de la situation dans la zone de Lendeng avec le retour de l’eau. «Les maraîchers avaient souffert d’une pénurie d’eau parce qu’ils avaient été déconnectés du circuit de Sen’Eau. Ils se sont levés pour montrer leur insatisfaction. Ils nous ont contactés. Nous avons ensemble mené un plaidoyer et nous sommes très heureux de dire aujourd’hui que l’eau est revenue», a-t-il fait savoir. Le panel a été d’ailleurs l’occasion pour les maraîchers de Lendeng d’exposer le fruit de leur travail après le retour du liquide précieux. «La société civile peut jouer un rôle de médiation. Elle a pour vocation de créer des espaces pour des consensus loin de toute confrontation stérile», a magnifié M. Kanouté par rapport au dénouement de cette affaire. Ailleurs, dans la zone des Niayes, l’eau continue à se faire désirer. La présidente de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest (AFAO), Khady Fall Tall, a vertement dénoncé ce fait. «Le problème de l’eau dans la zone des Niayes, ce n’est pas compréhensible et ce n’est pas acceptable», a-t-elle dit. Outre le problème de l’eau, elle a appelé à un accompagnement des autorités pour matérialiser la souveraineté alimentaire. «Cela ne se décrète pas. C’est quelque chose que nous devons construire ensemble en plus des acquis que nous avons. Nous demandons donc à être organisés davantage, à organiser l’effort des acteurs autour de la souveraineté alimentaire», a souhaité la dame dont les exploitations se trouvent à Gorom et alentours dans la commune de Bambylor.

SOURCE:https://www.lequotidien.sn/

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