Dans ce contexte de crise des céréales avec la guerre en Ukraine, le recours à nos produits locaux peut être un palliatif pour une alimentation qui s’en retrouverait encore plus équilibrée. Ainsi, de nouvelles recettes à base de produits locaux vont désormais être concoctées au niveau des deux cuisines centrales de Rufisque. Les gérantes de ces laboratoires culinaires implantés à Yène et au Lycée moderne à Rufisque ont terminé une série d’essais sous les orientations et consignes de spécialistes en diététique et nutrition. L’atelier de démonstration de ces recettes innovantes s’est tenu en début de semaine au Lycée moderne de Rufisque. «Nous sommes là aujourd’hui pour une démonstration culinaire et une présentation d’un livret de recettes à base de produits locaux. Cette activité entre dans la mise en œuvre du programme Appui à la mise en œuvre du plan alimentaire de Rufisque (AMOPAR)», a noté Khady Thiané Ndoye, chargée de programme à CICODEV. «On aimerait une prise en main des recettes innovantes à base de produits locaux par les femmes de développement, mais surtout les femmes qui préparent les deux cuisines centrales destinées à approvisionner sept établissements scolaires du département», a-t-elle poursuivi, souhaitant que les nouvelles recettes soient préparées et proposées aux élèves.
Dans le cadre du programme AMOPAR, initié par le Conseil départemental de Rufisque et ses partenaires CICODEV et Grdr, des élèves du département ont la possibilité de disposer, trois fois par semaine, d’un repas à l’école. «Ce sont 2500 repas qui sont servis dans les établissements concernées», a relevé la chargée de programme. A côté des plats usuels se greffent désormais le ngourbane bou rakh salaatu nebbe, bassé nadio et le roti niambi. «On a bien été encadrés sur les techniques de préparation et de cuisson de ces recettes. On va les mettre en œuvre au niveau de la cuisine centrale», a rassuré Fatou Faye Samb de la cuisine centrale de Yène. Abdoulaye Cissé, spécialiste en diététique et nutrition, a vanté les bienfaits nutritionnels des nouvelles innovations culinaires qui ont été fortement améliorées. «Le ngourbane bou rakh, quand vous analysez le contenu nutritionnel, c’était un plat qui n’était pas trop riche en vitamine A. Donc on a ajouté de la carotte pour l’enrichir en vitamine A», a-t-il servi en exemple. «Tout en utilisant nos produits locaux et tout en veillant sur la technique de cuisson, on peut avoir des plats très riches en nutriments et moins chers», a insisté M. Cissé, appelant à une appropriation de ces recettes. Dans ce cadre, des acteurs communautaires, vendeuses de rue et membres d’associations de consommateurs ont été initiés aux techniques et disposent du livret. «Il ne sert à rien de ranger le livret dans les armoires. Les participants doivent être des relais pour une démultiplication des techniques», a exhorté Cissé.
Source:Le quotidien du 21 juin 2022