Dakar, 28 mars (APS) – La déléguée générale à la protection sociale et à la solidarité nationale, Aminata Sow, a plaidé, lundi, pour une rationalisation et une coordination autour de la protection sociale « entre tous les acteurs et entre tous les filets sociaux ».
« Il faut étendre la protection sociale mais actuellement, avec les moyens dont nous disposons, il faut les rationnaliser pour le moment. Il faut une coordination autour de la protection sociale entre tous les acteurs et entre tous les filets sociaux », a-t-elle soutenu.
Mme Sow participait à un atelier de restitution d’une étude (évaluation comparative) réalisée par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (LARTES-IFAN) et portant sur le projet « Renforcer la société civile pour une protection sociale efficace » (REPROSOC).
« Cette étude va nous permettre de savoir ce qui se passe dans d’autres pays, pour qu’on puisse s’en inspirer, et cela nous permet également de consolider les acquis et de corriger les faiblesses mais surtout d’adapter et renforcer le système de coordination », a-t-elle précisé.
Selon Mme Sow, « moins de 20 % » des Sénégalais bénéficient d’un filet social, « alors que la protection sociale nécessite beaucoup de financements ».
Le projet REPROSOC est mis en œuvre conjointement par CICODEV, l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV), l’association internationale de droit français GRDR (Migration-Citoyenneté-Développement).
Le conseil départemental de Rufisque et le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (LARTES-IFAN) sont aussi parties prenantes du projet, avec l’appui technique et financier de l’Union européenne.
La déléguée générale à la protection sociale a salué l’initiative de cette étude, notant que le Sénégal a « besoin de ces études pour renforcer » le travail entrepris dans ce domaine, puisque le système de protection sociale du Sénégal est en construction.
Or, la protection sociale « est une priorité », a insisté Aminata Sow, se félicitant que « des programmes phares » aient été initiés en la matière, « comme les bourses de sécurité familiale, la couverture maladie universelle, la carte d’égalité des chances’’, lesquels contribuent à « une redistribution des revenus pour une solidarité et une équité sociales vis-à-vis des couches vulnérables ».
Amadou Kanouté, directeur exécutif de CICODEV, note que « le Sénégal a choisi une protection sociale qui couvre le cycle de la vie. Cela peut paraitre ambitieux, mais c’est ce qu’il faut faire », dit-il, avant de souligner : « Au cours de la vie, on peut être confronté à tout moment à une situation de vulnérabilité qui nécessite une protection sociale ».
L’étude menée par le LARTES compare ce qui se passe dans « 14 pays du Sud (Afrique, Asie, Amérique latine)’’ en matière de protection civile et ce qui se passe au Sénégal, « pour encore plus d’efficacité pour la protection sociale ».
« La mise en œuvre du projet se fonde sur la réalisation d’analyses et des recherches, actions indépendantes qui contribuent et alimentent les politiques de protection sociale », a expliqué M. Kanouté.
D’une durée de 36 mois (2020-2022), le REPROSOC vise la création des conditions de garantie de politiques adéquates et de ressources pérennes pour une efficacité et une efficience de la protection sociale au Sénégal.
Il couvre cinq régions avec comme bénéficiaires finaux les personnes vulnérables (personnes vivant avec un handicap), les femmes et enfants en situation de vulnérabilité, ainsi que les personnes âgées.
L’objectif du REPROSOC est de contribuer à renforcer l’implication de la société civile dans l’amélioration de l’efficacité et de l’impact des politiques de protection sociale au Sénégal notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la restauration scolaire, des personnes vulnérables, du genre spécifique aux femmes et filles, de l’emploi/travail et du cadre de vie (logement/assainissement).