CICODEV Afrique a participé à l’atelier régional sur l’accaparement des terres, la protection des défenseurs des droits fonciers du 5 au 7 Novembre 2024 à Kinshasa.
L’atelier est coorganisé par la Plateforme régionale 9-10 de ILC Afrique et la Coalition Foncière Nationale de la République Démocratique du Congo.
La présence des représentants des ministères ( ministère des affaires foncières – ministère de l’agriculture – ministère des droits humains – ministère de l’agriculture) a marqué l’importance de l’atelier régional.
Plusieurs acteurs du foncier ont été mobilisés pour aborder les liens étroits entre les enjeux du foncier et la protection défenseurs des droits fonciers.
L’activité a permis de mettre en lumière l’importance de défendre les droits des communautés vulnérables face à l’accaparement des terres tout en intégrant une approche sensible au genre.
Ainsi, les trois thématiques suivantes ont fait l’objet des sessions de discussions de l’atelier:
– L’accaparement des terres
– La protection des défenseurs des droits fonciers
– La Justice de genre dans la gouvernance foncière
Un tel atelier a permis de faire des échanges de pratiques et expériences sur les cas d’accaparement de terres dans certains membres de la plateforme et mais aussi de partager des stratégies en matière de plaidoyer pour les droits fonciers, en tenant compte des questions de genre.
Pour le Sénégal le Cas de Lendeng a été présenté montrant l’importance sur le plan économique, environnemental et comment aussi CICODEV Afrique a pu mobiliser la société civile pour mener les fronts judiciaire sociale et médiatique pour soutenir les communautés.
En outre, les réflexions sont orientées sur le renforcement de capacités des défenseurs des droits fonciers, en mettant en avant les stratégies de protection face aux violences et menaces.
L’intégration de la dimension genre sur la protection des défenseurs des droits fonciers permet de promouvoir une justice sociale plus inclusive et équitable.
Cela est une manière de garantir les droits fonciers des femmes à la propriété et à l’usage des terres.
Cependant, les défenseurs des droits fonciers, qui militent pour la protection des terres des communautés locales, sont souvent victimes de persécutions, de violences et d’intimidations. La protection de ces défenseurs est essentielle pour garantir un environnement sûr pour ceux qui s’opposent aux pratiques abusives de gestion des terres.
L’exemple des 9 maraîchers de Lendeng qui étaient arrêtés montrent que les défenseurs des droits fonciers sont souvent menacés et intimidés.
La question de la lourdeur des procédures sur les fonds d’urgence est posée étant problématique pour les défenseurs des droits fonciers. ces fonds doivent permettre d’assister les défenseurs juridiquement(prise en charge d’honoraires des avocats)ou socialement.
La thématique sur l’intégration du genre sur le foncier a permis de relever des procurations des femmes sur le foncier. Elles dépendent souvent des terres pour assurer la subsistance de leurs familles, mais elles peuvent être exclues des processus décisionnels en matière foncière, et leurs droits à la terre sont souvent précaires.
Les recommandations suivant ont été faites:
Intégrer la justice de genre dans la protection des droits foncier
Développer des mécanismes de protection juridique des défenseurs des droits fonciers
Mener un plaidoyer pour des mesures d’application spécifiques pour les défenseurs des droits fonciers
Créer un cadre de dialogue pour les différents ministères ( mine – environnement – affaires foncières et droits humains)
Revoir la lourdeur des procédures du fond d’urgence pour aider les défenseurs
Mettre en place un système d’alerte ou de signalement des cas d’accaparement et de violation des droits des défenseurs fonciers