La portabilité expliquée aux consommateurs togolais

M. Kanouté Amadou, a entretenu le public togolais ce samedi 19 juillet 2014 au siège de l’Association togolaise des consommateurs (ATC) à Lomé sur « la portabilité et la concurrence dans le secteur de la téléphonie mobile et le financement des associations de consommateurs en Afrique ». M. Kanouté est le Directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV). Cette conférence s’inscrit dans le cadre du lancement très bientôt par l’ATC d’une opération de plaidoirie en faveur de la portabilité.
La portabilité est la possibilité pour un usager de la téléphonie mobile de changer d’opérateur tout en conservant son numéro de l’autre opérateur. Cela permet, selon le conférencier, de susciter plus de concurrence entre les opérateurs car l’usager peut quitter un opérateur pour un autre s’il estime que ce dernier offre de meilleurs services et de prix que celui auprès de qui il était initialement abonné.
« Aujourd’hui, le numéro de téléphone est devenu pour nous comme carte d’identité, on nous connait à travers ce numéro et donc il nous est extrêmement difficile d’abandonner notre opérateur de téléphonie pour aller vers un autre opérateur et donc on subit », a souligné M. Kanouté. Or , s’il y a la possibilité pour l’abonné de garder son numéro et d’aller se faire servir par un autre opérateur cela insuffle beaucoup plus de concurrence dans le secteur de la téléphonie et oblige les opérateurs à offrir une meilleure qualité de service et à faire des prix beaucoup plus bas ce qui est à l’avantage et du consommateur et de l’économie du pays.
Pour le président de l’ATC M. Aladjou Agouta, la portabilité devrait participer à la lutte contre la pauvreté au vu du fort taux de pénétration du téléphone mobile dans notre pays et avec son utilisation qui s’est démocratisée.
Le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, la France, le Luxembourg, les Etats Unis, … appliquent déjà la portabilité.
S’agissant du financement des organisations de consommateurs, M. Kanouté estiment que compte tenue de la mission de service public que remplisse ces organisations, « elles ont besoin de ressources financières pour pouvoir aller vers les populations, et faire de l’éducation du consommateur et pour tout cela, il faut qu’elles soient financés par l’Etat ».

« Le contrôle économique a été démantelé dans la majeure partie des pays africains. Aujourd’hui dans la majeure partie de nos pays africains, il leur est impossible de faire l’éducation du consommateur donc les organisations ont émergé pour faire ce travail à la place de nos Etats, il faut bien que nos Etats conscients de cela puissent appuyer les organisations de consommateurs pour qu’elles puissent continuer par faire ce travail », insiste-t-il donnant pour argument l’article 51 de l’accord de Cotonou qui oblige les Etats à le faire.

20 Juillet 2014, Source.

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