ETUDE Obstacles du secteur de la transformation : Le Diagnostic de Cicodev

jusfruits
 jusfruits

ETUDE Obstacles du secteur de la transformation : Le Diagnostic de Cicodev. Manque de matières premières, cherté des produits, inaccessibilité des financements,… Lire la suite

 

Manque de matières premières, cherté des produits, inaccessibilité des financements, des équipements, telles sont entre autres, les difficultés auxquelles les acteurs du secteur de la transformation sont confrontés.
 
L’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) dresse un tableau sombre de la situation du secteur de la transformation. Les résultats de l’étude que l’Institut de recherche, de formation et d’action a restitués hier, révèlent que la branche artisanale, dominée par les femmes, représente 80% du secteur, tandis le semi-industriel ne représente que 19%. Et chacune de ces deux branches est confrontée à d’énormes difficultés liées surtout à l’approvisionnement. Concernant le sous-secteur artisanal, les enquêtés déplorent, entre autres, la cherté des produits, la saisonnalité des produits, l’éloignement des lieux d’approvisionnement.  Ces obstacles liés à l’approvisionnement n’épargnent pas le secteur semi- industriel. Ces transformateurs indiquent, dans l’étude, qu’ils n’arrivent pas à avoir la qualité nécessaire dont ils ont besoin pour la transformation. En effet, le marché pour acquérir les produits est très atomisé. A cause des petites surfaces de production, ils notent une insuffisance de la production. Leur deuxième problème est lié à la qualité. Certains font remarquer que quand ils achètent 100 kg de mil, la moitié est constituée d’impuretés. Le secteur semi-industriel bute également sur  la volatilité des prix. Par exemple, l’étude montre que dans les années 2000, le bissap coûtait 300 francs le kg, maintenant, il vaut presque 1200 francs Cfa le Kg ; le prix du mil était à 50 francs, maintenant il est à 300 francs Cfa le Kg. De 500 francs, le piment est passé, aujourd’hui, à 3000 francs Cfa. «Les hausses de prix ne sont pas maîtrisables par le secteur et ils ne peuvent pas répercuter sur les prix de vente», indique Amadou Kanouté, directeur exécutif de Cicodev. Aussi mentionne l’étude, ces acteurs ne savent pas où aller chercher le produit. «Il y a un manque d’information sur la disponibilité des produits et les lieux où les chercher, parce qu’il y a une rétention qui est faite par les intermédiaires»,ont-ils dit aux enquêteurs de Cicodev.
 
Selon Amadou Kanoté, beaucoup d’argent vont dans la formation, dans l’encadrement, alors que dans le semi industriel, le besoin est ailleurs. Les transformateurs ont besoin entre autres, d’équipement, de promotion des produits locaux, une baisse du taux d’intérêt qui constitue un obstacle pour eux. Etant dans un monde libéralisé, 69% des transformateurs se plaignent de la concurrence. Les équipements, la distribution, la publicité, entre autres, constituent également des obstacles au secteur de la transformation.
 
Face à ces contraintes, une série de solutions sont proposées, notamment le renforcement des fonctions des structures comme le Commis-sariat à la sécurité alimentaire, afin que ces structures puissent avoir des stocks qui peuvent être déversés sur le marché, si jamais la loi de l’offre et de la demande ne fonctionne pas… L’étude préconise, entre autres, un appui à l’industrialisation de la production, la facilitation de l’accès aux terres aux transformateurs qui veulent aller vers la production, mettre en place des mécanismes de financement, entre autres. Les enquêteurs estiment également, que le marché devra jouer le jeu, en favorisant la contractualisation avec les producteurs.
 
La présentation de l’étude a coïncidé avec la célébration de la Journée mondiale des consommateurs et se tient dans le cadre de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara), qui a regroupé tous les acteurs du secteur de la transformation des produits locaux. Ces derniers ont confirmé le diagnostic de Cicodev. Pour résoudre la question liée à l’approvisionnement par exemple, Fatou Ndoye de Enda-Graf appelle à créer un lien entre tous les acteurs, notamment les producteurs, les transformateurs. La mise en application de toutes ces recommandations devrait permettre de faire du paradigme de «Consommer local» une réalité  au Sénégal et faire face à l’insécurité alimentaire.
 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *