L’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA), en partenariat avec le Consortium pour le Changement Climatique en Ethiopie (CCCE) avec l’appui de l’Union Africaine (UA) et de la Coopération Suédoise, a organisé une réunion des acteurs non étatiques sur l’agenda post-Malabo sur le thème : “Exploiter la force collective : façonner ensemble l’avenir agricole de l’Afrique”, du 16 au 18 mai 2024, à Addis Abeba, en Ethiopie.
En 2014, dans le cadre du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), l’Union Africaine (UA) adoptait la déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérée de l’agriculture qui demandait aux Etats africains d’allouer 10% de leurs budgets nationaux au secteur agricole. 10 ans après, le résultat attendu n’est pas au rendez-vous. Face à ce constat, la société africaine veut examiner les insuffisances et les raisons de l’échec de la mise en œuvre de la déclaration de Malabo, à l’effet de mieux envisager l’avenir de l’agriculture du continent pour les dix prochaines années et qui fera l’objet d’une prochaine déclaration en janvier 2025 à Kampala en Ouganda.
Le coordonnateur général de l’AFSA, Dr Million Belay : « Il faudrait aussi que sur le plan juridique, la déclaration post-Malabo ait une force contrainte pour les Etats africain ».
Dans cet objectif, l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA), en partenariat avec le Consortium pour le Changement Climatique en Ethiopie (CCCE) avec l’appui de l’UA et de la Coopération Suédoise, a tenu une réunion des acteurs non étatiques sur l’agenda post-Malabo sur le thème : “Exploiter la force collective : façonner ensemble l’avenir agricole de l’Afrique”, du 16 au 18 mai 2024, à Addis Abeba, en Ethiopie.
Une quarantaine de personnes venues d’une quinzaine de pays africains dont l’Afrique du Sud, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Démocratique du Congo, le Kenya, le Malawi, le Nigéria, l’Ouganda, la Tanzanie, la Zambie, etc. ont pris part à cette rencontre. Elles sont issues de la société civile, des petits exploitants agricoles, des fonctionnaires de l’UA, des Etats membres de l’UA, des décideurs politiques, des médias et des partenaires de développement.
La représentante de la Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique Centrale, Josephine Atangana : « Nous souhaitons la prise en compte de l’agroécologie comme étant le fondement de l’agriculture africaine mais aussi des financements particuliers à travers notamment création d’une banque africaine pour l’agriculture ».
La rencontre vise à fournir une plateforme aux Organisations de la société civile (OSC) africaine pour s’engager avec l’UA à relever les défis persistants de l’agriculture africaine, à façonner collectivement l’avenir du développement agricole du continent, dans le cadre du PDDAA. Il s’agit également de mieux comprendre l’agenda post-Malabo, de favoriser les discussions sur les actions conjointes et de convenir de mécanismes de coordination entre les OSC. Durant trois jours, les réflexions et les discussions ont porté sur des thématiques comme « Le parcours du PDDAA et la déclaration de Malabo », « Quel est le processus post-Malabo, que s’est-il passé jusqu’à présent et qu’attend-on de la société civile ? », « Les défis du système alimentaire en Afrique », « Que voulons-nous de l’avenir de la politique agricole ? », « A quoi devrait ressembler l’agenda Post Malabo ».
Conditions de réussite de l’agenda post-Malabo
Le coordonnateur général de l’AFSA, Dr Million Belay, s’est réjoui de la tenue de ces 72 heures de travaux qui ont permis de produire un communiqué, une feuille de route pour une meilleure implication des acteurs non étatiques dans la préparation de l’agenda post-Malabo, d’un document de théorie du changement, qui mettent en exergue les attentes de la société civile africaine. « Nos principales attentes sont que les budgets des Etats pour l’agriculture va au-delà des 10% définis dans la déclaration de Malabo pour atteindre au moins 20% à la prochaine déclaration sur l’agriculture africaine, au regard de l’importance de ce secteur.
Nous souhaitons également la prise en compte de l’agroécologie comme étant le fondement de l’agriculture africaine mais aussi des financements particuliers à travers notamment la création d’une Banque africaine pour l’agriculture », a souligné l’agricultrice et membre de la Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique Centrale, Josephine Atangana. Il ressort que le PDDAA est un échec, car les Etats africains ont simplement signé la déclaration de Malabo mais ne sont pas engagés à la mettre en œuvre comme il se doit », a rappelé Dr Belay. Et pour que l’agenda post-Malabo ne connaisse pas le même sort, il n’y a autre choix que de changer de fusil d’épaule.
« Il faudrait d’abord, a-t-il suggéré, œuvrer à renforcer la déclaration de Malabo, à prendre en compte l’agroécologie dans le prochain agenda de l’agriculture africaine. Il faudrait aussi que sur le plan juridique, la déclaration post-Malabo ait une force contrainte pour les Etats africain ». A cette condition s’ajoute la nécessaire implication de tous les acteurs à tous les niveaux.
« Pour l’agenda post-Malabo, il faudrait donner à chaque partie prenante la place qu’il mérite dans tout le processus. Il faudrait surtout respecter la place qui revient aux petits agriculteurs, aux éleveurs, aux pécheurs dans la production, la transformation mais aussi dans les espaces de prise de décision, d’orientations sur l’agriculture africaine », a conclu Mme Atangana.
Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com
Depuis Addis Abeba (Ethiopie)