Le reportage sur le programme des cantines scolaires réalisé, il y a une semaine, par la Radiodiffusion sénégalaise (Rts) est assez édifiant. « Ici, les enfants mangent tous les jours et cela permet de les garder à l’école », lance un des directeurs interrogés par la chaine publique. Son adjoint de renchérir : « Beaucoup d’entre eux viennent à l’école parce qu’ils savent qu’ils y auront à manger ». Comme on peut le voir dans cet établissement, les cantines scolaires contribuent à créer un environnement propice à l’apprentissage et au maintien à l’école. Non seulement, le programme a facilité l’accès et la rétention mais il a aussi permis de booster les résultats et d’accroitre l’excellence.
Donnant toute sa pertinence à ce programme dans un contexte où le système est confronté à un gros soucis : les élèves apprennent peu et abandonnent massivement l’école. Mais il faut aussi le faire constater : plus que de réduire le taux d’abstentionnisme et de décrochage scolaire et d’avoir des effets à court terme sur la santé des enfants, la distribution quotidienne de repas équilibrés contribue à long terme à améliorer le capital humain du pays. Et comme il est également ressorti dans ce reportage, il y a toute une activité économique qui se développe dans les écoles bénéficiaires du programme. Tout autour, le maraichage a connu un réel essor. L’exploitant du quartier y trouve son compte. Les dames recrutées pour la cuisson aussi. Et plus intéressant, certains établissements ont formé les potaches qui produisent eux-mêmes les légumes dont les cantines ont besoin. « Pour les légumes frais, nous sommes autonomes. On se ravitaille sur place », confie un autre directeur qui met en exergue un autre avantage réalisé avec les cantines scolaires : une école davantage inclusive pour les enfants des villages les plus éloignés. Voilà pourquoi l’Etat et les partenaires gagneraient à renforcer le programme des cantines scolaires. Comment ? En le consacrant davantage de ressources. Mieux en le généralisant dans tous les établissements du pays.
Source: Journal le Soleil du 13 avril 2025