Des repas subventionnés dans les établissements publics à 100 francs. La commune de Yène a officiellement lancé jeudi sa cuisine centrale qui va permettre aux élèves des établissements publics de pouvoir se restaurer à l’école. C’est à partir de la cuisine centrale, construite sur une durée de trois mois pour un montant de 20 millions de francs, que les repas vont être acheminés vers les différents établissements du moyen et secondaire.
Une action de haute portée dans une contrée où certains apprenants ne font pas moins de 10 kilomètres, selon le maire Gorgui Ciss, pour rallier le lycée. «Le lancement de la cuisine centrale fait suite à la signature d’une convention avec le Grdr (Ong française œuvrant pour le développement en Afrique de l’Ouest) en janvier dernier. Et l’objectif était de tout mettre en œuvre pour que la cuisine centrale soit fonctionnelle au plu tôt», a rappelé le maire de Yène dans son allocution. «Les élèves vont pouvoir, les jours de cours dans l’après-midi, se restaurer et continuer les cours sans quitter leur établissement», a indiqué Pr Ciss, appréciant l’initiative comme un adjuvant à la qualité des apprentissages pour les bénéficiaires principalement composés d’élèves issus de familles modestes et ceux dont les maisons sont trop distantes du lieu d’apprentissage. «Tous les spécialistes et les études ont montré qu’il y une relation évidente entre une bonne alimentation et la qualité de l’enseignement, mais aussi des performances des élèves», a-t-il relevé. «En tant qu’institution, nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour que la structure soit pérenne», a soutenu l’édile de Yène, appelant à l’accompagnement des bonnes volontés. Les prévisions à l’amorce du projet font état, selon le maire, de 750 élèves déjà enrôlés. «C’est 112 kg de riz par journée», a-t-il dit pour ces bénéficiaires, en souhaitant arriver à 1 000 bénéficiaires avant la fin de l’année scolaire.
La cérémonie a été succédée d’une autre similaire à Rufisque. Souleymane Ndoye, président du Conseil départemental, a aussi lancé la cuisine centrale du lycée moderne de Rufisque. Celle de Yène s’inscrit en effet dans le cadre global du projet Appui à la mise en œuvre du plan alimentaire de Rufisque (AMOPAR), mis en place en 2019 par le Conseil départemental de Rufisque. «Le fonctionnement de la cuisine centrale du Lycée moderne de Rufisque, en phase test depuis décembre 2020 avec sept établissements du département, a fini de décliner l’opportunité de pérenniser et d’élargir ce programme à toutes les communes», a fait comprendre Souleymane Ndoye, estimant que cet élan autour de l’alimentation scolaire constitue l’un des axes du projet AMOPAR. Précurseur dans la région de Dakar sur cette pratique, Rufisque qui a été un laboratoire d’expérimentation de la pratique doit inspirer les autres collectivités pour la démultiplication et la pérennisation de l’initiative, selon le président du Conseil départemental. L’AFD ainsi que la CICODEV sont aussi des partenaires dans le projet.
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SOURCE:LE QUOTIDIEN du 22 mai 2021