AGROBUSINESS : Le goulot qui étrangle l’Afrique.
Au moment où se déroule Forum Foncier Mondial (FFM) à Dakar, l’Afrique est toujours confrontée à des problèmes liés à la faim et la malnutrition. Cependant, elle regorge 60% des terres arables non cultivées dans le monde. Mais l’accaparement de ses terres par les multinationales est venu aggraver la situation, déjà difficile, du continent…
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De sources médiatiques, le Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), José Graziano da Silva a déclaré que « la facture de l’importation de produits alimentaires en Afrique dépasse 50 milliards de dollars par an. Ce qui n’arrange rien, la population augmente plus rapidement que la production alimentaire du continent depuis 1993. »
Ces deux constats justifient les nombreuses alertes que lance la société civile pour une meilleure gestion du foncier dans les pays qui accueille les multinationales. En effet, l’agrobusiness qui gagne de plus en plus du terrain cause, pour le moment, des problèmes plus qu’il n’en résout. «Dans notre pays, on est passé de 168 000 hectares happés par des multinationales de l’agrobusiness en 2008 à plus de 844 000 aujourd’hui. Soit presque le quart des 3,8 millions d’hectares de terres cultivables du Sénégal », a noté Fatou Ngom d’ActionAid du Sénégal.
La pratique de l’agrobusiness a pour conséquences : destruction du couvert forestier, pressions croissantes sur les ressources naturelles, usage massif d’agents polluants, accélération du mouvement d’accaparement des terres, tensions sur les prix des denrées de base, multiplication des scandales sanitaires liés à l’alimentation, etc.
C’est pourquoi, Marième Sow, la présidente du Conseil d’administration d’Enda Pronat réclame une sécurisation des terres en faveur des populations locales. « L’accaparement des terres s’est amplifié avec la crise alimentaire et énergétique. L’émergence ne peut se faire sans l’agriculture et les paysans doivent porter ce combat. Il faut un cadre juridique pour ne pas donner nos terres aux multinationales », note-t-elle. Récemment le ministre sénégalais de l’Agriculture a déclaré que son pays n’a pas, pour le moment, opté ni pour l’agriculture familiale, ni pour l’agrobusiness mais est en train de chercher les voies et moyens pour avoir le maximum de profit.
Source: El Hadji Fallilou Fall – Flammes d’Afrique