C’est le branle-bas général au sein de la société civile suite à l’adoption « en catimini » par l’assemblée nationale de la loi sur la biosécurité, le 3 juin dernier. Introduite en procédure d’urgence et voté à l’unanimité, l’élaboration de cette nouvelle loi, qui ouvre la porte aux OGM au Sénégal, n’a fait l’objet d’aucun « processus inclusif et participatif avec les différents segments de la société, en particulier avec les agriculteurs et une diversité de représentants de la société civile ». Dans une lettre au vitriol, publiée la veille de leur face à face avec la presse ce jeudi 7 juillet 2022, le collectif composé de paysans, des pasteurs, des pêcheurs, des associations consuméristes, de collectivités territoriales, d’environnementalistes, de scientifiques et autres ONGs spécialisées…déterre la hache de guerre.
« Nous, signataires de la présente déclaration, sommes consternés, inquiets et indignés de la manière dont les députés de l’Assemblée nationale du Sénégal ont adopté, le 03 Juin, à l’unanimité, sans débat et en procédure d’urgence, la nouvelle loi sur la biosécurité. Elle vient abroger la loi n°2009-27 du 08 juillet 2009 qui assurait une protection de la diversité biologique, et en particulier son article 18 interdisant d’importer ou de mettre sur le marché des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) », souligne d’emblée le collectif qui interpelle, depuis 2015, le Ministère de l’Agriculture (MAER) et l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) pour que le gouvernement du Sénégal organise un débat national sur la question.
Ces membres de la société civile signale, pour mettre en garde les autorités étatiques, qu’au niveau international, « de nombreuses recherches et expérimentations ont fini de renseigner sur les risques sanitaires, économiques et environnementaux que représentent les OGM comme l’illustre, tout près de nous, l’exemple du coton Bt au Burkina Faso qui a fait perdre aux paysans cotonculteurs, et à ce pays respectivement, leur principale source de revenus et d’importantes devises d’exportations ».
De plus, poursuivent-ils dans leur argumentaire, « ces dernières années, les technologies utilisées pour modifier le génome ont montré des incertitudes quant à leurs effets à court et à long terme sur les individus et la biodiversité ».
Ainsi, face aux risques que représentent les OGM sur la diversité biologique et la santé humaine et animale, la société civile demande à l’Etat du Sénégal de « surseoir à la promulgation de la loi sur la biosécurité en attendant qu’un débat populaire avec l’ensemble des acteurs ne soit réalisé autour de ce texte juridique, conformément aux exigences de l’article 13 de la Convention sur la biodiversité et de l’article 23 du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques ».
Source:https://www.seneweb.com/ du 8 juillet 2022