Saly Portudal (Mbour), 8 sept (APS) – L’Alliance nationale femme et foncier compte mener une campagne dénommée » Stand For Her Land » (Debout pour les droits fonciers des femmes) dont l’objectif est de combler le gap entre les textes et la réalité sur le terrain, a appris jeudi l’APS de son coordonnateur.
« La campagne Stand For Her Land (Debout pour les droits fonciers des femmes) cherche à combler le gap et faire en sorte que la pratique sur le terrain correspond à ce qui est donné comme droit et devoir par notre Constitution concernant l’accès des femmes à la terre », a dit Amadou Kanouté.
Il s’exprimait lors d’un atelier de réfléxion sur les contours de la campagne en vue d’élaborer une stratégie nationale de sa mise en œuvre de manière concertée et inclusive.
Cette rencontre de trois jours vise à regrouper toutes les organisations membres de l’Alliance et des partenaires techniques afin qu’ils puissent apporter leur expertise à la mise en œuvre de la campagne.
« Les textes disent que les femmes et les hommes sont égaux quant à l’accès au niveau des ressources naturelles qui n’est pas tout à fait bien défendu, perceptible quand on part sur le terrain’’, a dit M. Kanouté, également directeur exécutif de CICODEV Afrique (Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement), organe chargé du pilotage de l’alliance.
Il considère qu’au bout de cinq ans, le nombre de femmes ayant accès au foncier devrait augmenter avec des moyens conséquents pouvant les aider à mettre en valeur ces terres.
A l’en croire, ‘’les chiffres officiels nous disent qu’il n’y a que 11% de femmes qui accèdent effectivement aux terres or il y a 52% de femmes au Sénégal. Il faut renverser cela’’.
Il a évoqué les facteurs qui doivent pousser les autorités à affecter des terres aux femmes qui sont le moteur de l’économie nationale.
« Toutes les études ont montré que quand les femmes ont les moyens d’exploiter les terres et se sentent sécurisées sur la terre, c’est la qualité de la vie au niveau des ménages’’, a-t-il avancé.
Il a rappelé les objectifs de l’Union africaine pour que dans les différents pays africains, les terres soient données de manière documentée avec des délibérations au moins à 30% des femmes.
Il faut corriger ‘’les déséquilibres’’ notés dans la pratique à cause des pesanteurs ‘’socio-culturelles’’, a estimé Cheikh Ismaëla Diop, représentant la direction de l’équité et l’égalité des genres du ministère de la Femme.
Il a indiqué que la tutelle comptait mener des plaidoiries pour que les femmes aient accès au foncier en leur faisant bénéficier de renforcement de capacités à travers « des activités génératrices de revenus.
Source:APS du 8 septembre 2022