SANTÉ- La Cmu à l’épreuve de la pyramide sanitaire. Cicodev Afrique a publié, hier, son premier rapport d’observation de la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (Cmu)….Lire la suite |
Cicodev Afrique a publié, hier, son premier rapport d’observation de la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (Cmu). Un rapport qui décèle une faiblesse préjudiciable à l’effectivité de la Cmu due en grande partie au gros déficit en postes de santé.
Dans le cadre de la campagne «Pérennisons la Couverture maladie universelle (Cmu),» Cicodev Afrique, l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement, a initié au courant du mois de mars 2014, les observations dans neuf localités du pays sur la cartographie des structures sanitaires et l’état des lieux de la mise en œuvre de la Cmu. L’enquête qui s’est déroulée dans les régions de Dakar, Fatick, Tambacounda, Saint-Louis, Ziguinchor, Kolda, Diokoul et Kébémer a révélé une pyramide sanitaire ressemblant à un géant aux pieds d’argile avec une base très fragile au vu des besoins identifiés en postes de santé non satisfait. Mis à part Ziguinchor où les besoins en postes de santé ont été couverts et même dépassés de plus de 4 unités. En guise d’illustration, sur 28 postes de santé prévus avant 2013 à Fatick, seuls 3 ont été réalisés, soit 10,3% de réalisation. Tamba n’a vu que 6 réalisations sur les 36 postes de santé prévus, soit 16,6% de réalisation tandis qu’ Saint-Louis et Mbao, seuls 9/37 et 13/30 postes de santé sont effectifs. Il n’ya que Kébémer que le taux de 50% est dépassé avec 75% de réalisation, souligne le rapport de Cicodev. Pour réussir la Cmu, le directeur exécutif de Cicodev suggère aux autorités de faire en sorte que les structures sanitaires existent partout. A commencer par la structure au niveau local le plus bas, jusqu’à atteindre l’hôpital qui est au sommet de la pyramide.
Ressources humaines
Sinon précise Amadou Konaté, le risque est gros pour les 80% de la population qui sont sans couverture médicale obligées de se ruer vers les hôpitaux, remettant ainsi en cause le principe de référence contre référence et perpétuant le problème de l’engorgement des hôpitaux. «Cela pourrait nuire à l’efficience et à terme à la pérennité de la Cmu», avertit M. Konaté. Donc, dit-il, le parcours de soin, c’est un élément absolument critique et important dans la mise en œuvre effective de la Cmu. Il ne peut pas avoir de Cmu si le parcours de soin n’est pas effectif, si les structures sanitaires ne sont pas en place. Et donc la Cmu repose absolument d’abord sur l’accessibilité géographique aux structures de santé. Mais, à l’en croire, il ne s’agit pas tout simplement d’avoir des locaux, il s’agit d’avoir un personnel qualifié et en suffisance, un plateau technique équipé. D’où dit-il, l’urgence de réactualiser la carte sanitaire pour les cinq ans à venir. Ce rapport d’observation de la Cmu relève également des failles sur les ressources humaines. Les besoins identifiés par le Pnds 2009-2018 et la mise en place des effectifs sont loin d’être comblés à mi-parcours du plan, dans les zones d’observation où l’accès à l’information a été possible. Selon le rapport, les écarts y sont forts significatifs : seulement 16 et 17,5% de couverture des besoins en médecin généraliste à Fatick et Kébémer ; seul un infirmier sur les 3 dont Diokoul aurait besoin. Fatick n’a que 5 médecins généralistes soit 16% de couverture des besoins alors qu’elle devrait compter environ 31. Kébémer n’en dispose que 3 alors qu’elle devait en avoir 17 médecins généralistes.
Mouhamadou BA, 17 juillet 2014, Rewmi.com