Kaolack, 30 mars (APS) – Un atelier de formation axé sur les instruments juridiques des droits fonciers des femmes rurales s’est ouvert, mercredi à Kaolack (centre), a constaté l’APS.
Cette activité est organisée par l’institution panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV), en collaboration avec la fédération nationale des femmes rurales du Sénégal.
« L’objectif de cet atelier est de restituer une formation qui nous avait été faite par Women In Law AND Development In Africa (WILDAF Afrique de l’ouest) dans le cadre de la promotion des droits fonciers des femmes », a expliqué la chargée de projet gouvernance foncière au niveau de CICODEV Africa, Ngoné Ngom.
Cette formation s’était déroulée dans le cadre de la mise en œuvre de la Commitment Based on Initiative (CBI 4) Initiée par International Land Coalition (ILC) et coordonnée par Women In Law AND Development In Africa (WILDAF Afique de l’ouest) qui est chargée d’assurer la promotion des droits fonciers des femmes.
En tant que membre d’ILC et de la plateforme CBI 4, la CICODEV avait pris part à la formation virtuelle sur les instruments juridiques des droits fonciers des femmes, a rappelé Mme. Ngom.
Selon elle, « CICODEV Afrique, en tant que coordinatrice de l’alliance nationale des femmes sur le foncier, veut profiter de cette formation à ses membres pour permettre aux femmes rurales qui sont à proximité des problèmes fonciers de pouvoir connaître leurs instruments juridiques par rapport à ce problème ».
« Nous constatons qu’il y a un grand gap entre tout ce qui est écrit sur le texte et tout ce qui se passe sur le terrain. Les femmes rurales méconnaissent les textes qui sont à leur faveur », a fait observer Ngoné Ngom.
Les femmes rurales ont des difficultés d’accès dans certaines zones, signale-t-elle, déplorant que « quand elles parviennent à accéder à leurs terres elles n’ont pas le pouvoir de les valoriser, de les contrôler et de les sécuriser ».
Au Sénégal, salue-t-elle toutefois, beaucoup d’initiatives ont été développées pour le foncier. ‘’Mais il reste encore des pas à faire pour que les femmes rurales puissent davantage accéder et contrôler leurs terres ».
La présidente de la fédération nationale des femmes rurales du Sénégal, Ndiouk Mbaye a, pour sa part, salué la tenue de cet atelier à Kaolack où, selon elle, « les femmes n’arrivent toujours pas à accéder aux terres ».
« Au Sénégal, les droits des femmes rurales sur le foncier sont bafoués. La plupart des terres sont accaparés par les hommes. Nous voulons que les femmes aient de la bonne terre pour cultiver et nourrir leurs familles », a-t-elle plaidé.
Ndiouk Mbaye a également souhaité l’organisation des assises de l’agriculture et du foncier pour, dit-elle, régler définitivement le problème lié au foncier et à l’agriculture au Sénégal.
« Les femmes rurales sont fatiguées par rapport au foncier. On leur loue des terres à 75000 Francs CFA. Elles accèdent difficilement aux terres », a déploré la présidente de la fédération nationale des femmes rurales du Sénégal.