ACCES AUX SOINS DES ACTEURS DE LA LUTTE

Mobiliser les acteurs de l’arène sénégalaise pour amorcer une dynamique d’adhésion des groupes organisés. C’est l’objectif fixé par la Couverture maladie universelle (CMU) et l’Association nationale des lutteurs du Sénégal (ANLS) pour un accès facile aux soins sanitaires.

 

Les difficultés d’accès aux soins de santé seront bientôt un vieux souvenir pour les acteurs de l’arène sénégalaise. En effet, conscientes de l’importance et le rôle des groupes organisés dans la lutte contre l’appauvrissement des communautés, l’Union régionale des mutuelles de santé (URMS) et l’Association nationale des lutteurs du Sénégal (ANLS) ont signé, ce lundi, une convention pour enrôler les acteurs de la lutte, par le biais de la CICODEV. 

Selon le ministre des Sports, qui a présidé cette réunion, il est la personne la mieux placée pour parler des difficultés que rencontrent les acteurs de la lutte pour se faire soigner. A plusieurs reprises, renseigne Matar Ba, son ministère a eu à accompagner des malades de ce secteur et dans la plus grande discrétion. Cette convention vient à son heure. ‘’C’est toujours bien d’avoir ce partenariat qui est gagnant sur tous les côtés. Je lance un appel à tous les lutteurs pour qu’ils s’unissent et fassent de cette convention la leur. Elle est bénéfique à tout point de vue’’, a exhorté le patron des sports sénégalais.

Le ministre s’est engagé à accompagner de façon accrue ce projet. ‘’Au retour de la Can, nous allons vous subventionner à hauteur de 20 millions de francs CFA, pour que vous puissiez enrôler plus de personnes. Ceci n’est qu’un début. Nous comptons vous accompagner dans ce processus. Vous allez avoir tout notre soutien’’.

Le président de l’Union régionale des mutuelles de santé (URMS) a confié qu’ils font souvent l’objet de demandes de soutien de la part des acteurs de ce secteur. C’est la raison pour laquelle ils ont pensé faire une telle convention. De l’avis de Moustapha Mbengue, pour réussir un tel partenariat, il faut une forte adhésion de la part de tous les acteurs, comme le milieu du championnat populaire communément appelé Navétane, où 9 000 personnes sont déjà enrôlées par l’Agence nationale de la couverture maladie universelle. Il a aussi demandé aux anciens lutteurs de venir s’associer à ce projet, car ils sont ceux qui sont le plus dans le besoin. C’est dans ce sens que le président de l’Association nationale des lutteurs du Sénégal (ANLS) a invité ses pairs à une synergie des efforts.

D’après Gris Bordeaux, il y a plus de 8 000 licenciés au niveau de la lutte, sans compter les autres acteurs qui gravitent autour. C’est la raison pour laquelle il les a invités à acheter la carte de membre. Car, précise-t-il, seuls ceux qui ont cette carte bénéficieront de cette convention. Le chef de file de l’écurie de Fass a insisté sur la pertinence de ce partenariat, en relatant les malheurs des lutteurs qui ont arrêté leur carrière à cause d’une banale blessure, car n’ayant pas les moyens de se soigner.

‘’Les lutteurs sont confrontés à des difficultés d’accès aux soins’’

Pour sa part, le directeur exécutif de CICODEV/Afrique, qui s’est réjoui de la signature de convention avec les acteurs de l’arène sénégalaise, a indiqué qu’au-delà des lutteurs, les groupes organisés devront adhérer massivement aux mutuelles de santé pour augmenter le taux de couverture, renforcer le financement de la santé et améliorer la qualité des services. ‘’Le constat qui a conduit à cette signature, c’est que plusieurs lutteurs en activité arrêtent de manière prématurée leur carrière ou rencontrent des difficultés à se soigner quand ils vont à la retraite, et tout cela par manque de prise en charge sanitaire. Les lutteurs se trouvent confrontés à des difficultés d’accès aux soins, alors qu’ils sont constamment exposés à des risques liés à la profession (fractures, risques cardio-vasculaires, mort subite…) ou à la maladie’’, a regretté Amadou Kanouté.

Les statistiques de couverture passant de 20 % en 2012 à 49,64 % en 2019, traduisent une réelle performance en matière de couverture des populations contre le risque maladie, a soutenu M. Kanouté. Pour consolider cet acquis, il a estimé qu’une politique qui cherche à faciliter l’accès à la santé et aux soins au reste de la population, soit près de 51 % au travers de la Couverture maladie universelle (CMU), est une bonne politique publique à pérenniser.

 

Source:Le journal l’ENQUETE du 29 décembre 2021

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