LES CANTINES SCOLAIRES, MOTEUR D’UN DEVELOPPEMENT LOCAL ENDOGENE

Plus que nourrir les enfants dont les familles sont défavorisées, les cantines scolaires sont aussi un excellent outil pour promouvoir le ‘’consommer local’’ et accompagner le développement des femmes transformatrices.

 

Une révolution alimentaire avec une approche territoriale. Cela se passe à Rufisque où le Conseil départemental, avec l’accompagnement de CICODEV et d’autres partenaires, a mis en place un Plan alimentaire territorial. Par ce plan, informe El Hadj Alioune Dia, le conseil essaie de promouvoir l’amélioration de l’alimentation des populations.

‘’C’est-à-dire, souligne-t-il, contribuer à la promotion d’une agriculture familiale, mais aussi à l’émergence d’une alimentation saine à l’école. Ce plan nous a permis de disposer d’un processus qui va nous permettre, à court terme, d’outiller les lycées et collèges à travers une cuisine centrale. Nous l’avons expérimenté à Yenne et au lycée moderne, qui permet de distribuer 2 500 plats par jour, pendant trois jours’’.

Hier, à la salle des fêtes de Rufisque, ces cantines scolaires et le ‘’consommer local’’ étaient au cœur de l’atelier organisé par la CICODEV, en partenariat avec le Conseil départemental de la vieille ville, à l’intention des femmes transformatrices du département. Objectif : promouvoir l’innovation dans la transformation des produits locaux, mais aussi booster leur consommation. Chargée de programme à CICODEV-Afrique, Khady Thiané Ndoye revient sur l’importance du programme : ‘’… Ce projet tourne autour de l’alimentation scolaire, à travers la mise en place de cuisines centrales qui vont alimenter autour de sept établissements scolaires. Dans le cadre de ce projet, nous travaillons beaucoup avec les femmes transformatrices du département qui nous approvisionnent des produits utilisés dans les cantines. Nous avons estimé donc que ces femmes doivent être renforcées sur des points nouveaux, en termes d’innovations dans les techniques de marketing, de vente en ligne et autres. Nous avons, dans ce cadre, invité plusieurs championnes qui ont bien voulu partager les expériences avec une cinquantaine de femmes issues de groupements établis dans le département.’’

A ceux qui seraient tentés de s’interroger sur la pertinence des cantines scolaires, le diététicien-nutritionniste, Abdoulaye Cissé, rétorque : ‘’Il faut savoir que dans les écoles, les enfants utilisent souvent des aliments à très haute densité énergétique. Ces aliments très sucrés vendus au niveau des écoles nuisent à leur nutrition. Avec les cantines scolaires, on peut contrôler l’alimentation de nos enfants, en faisant manger sain et équilibré aux élèves, particulièrement les enfants.’’

A en croire le nutritionniste, le contrôle de l’alimentation des enfants est essentiel pour leur développement. ‘’La malbouffe, tient-il à souligner, affecte notre organisme. Pour le cas de l’enfant, il grandit et a besoin, à ce titre, de sources de protéines, d’éléments constructeurs et réparateurs, d’éléments bâtisseurs, protecteurs… Tout cela doit être mis à la disposition de son organisme, au lieu des bonbons, caramels, et j’en passe. Par exemple, l’enfant qui a des carences en fer, à partir de 1 an à 5 ans, il ne sera pas intelligent. Tous ces nutriments doivent être mis à la disposition de son organisme, au lieu des bonbons, caramels, entre autres. Et je pense que les cantines sont un excellent levier pour agir.’’

En outre, selon le spécialiste, il ne faudrait pas omettre que les cantines sont aussi un merveilleux outil pour promouvoir le consommer des produits locaux riches en nutriments. ‘’Nous avons des produits très riches ici et il faut les valoriser, les consommer. Ce n’est pas normal que nos producteurs enterrent des quantités énormes d’oignon, au moment où nous en importons. Il faudrait aussi faire revenir des produits qui sont très riches. Par exemple, nos enfants ne connaissent plus le ‘dimb’ qui est très riche en fer, en protéine, en calcium…. Il en est de même par exemple du ‘uul’ et d’autres produits qui ont tendance à disparaitre de nos marchés’’.

MOR AMAR

ENQUETE du 20 septembre 2021

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