La Coalition des organisations de la société civile sur le Global financing facility (Cosc/Gff) s’inquiète de la stratégie passive adoptée par les pouvoirs face à la flambée des cas du Covid-19. Cette organisation de la société civile, qui s’est penchée lors d’un webinaire sur la situation, a «regretté la politique de l’Etat qui n’a pas beaucoup intégré la société civile dans ses actions de lutte contre la pandémie de manière structurée et durable». Ce, estiment les membres de cette organisation, «malgré le soutien effectif en ressources humaines, financières et matérielles, en actions sur le terrain de cette dernière». Dans son diagnostic, le Cosc relève aussi «que la rupture soudaine des vaccins contre le Covid-19 au Sénégal impacte négativement la volonté de l’Etat de prévenir les nouveaux variants». Par ailleurs, convaincue «que la solution aux cas communautaires doit émaner d’une riposte communautaire», la Cosc exhorte l’Etat du Sénégal à «valoriser le travail de la société civile en démédicalisant davantage la riposte, à reconnaître pour le rectifier que le système de santé ne se limite pas uniquement au ministère de la Santé et de l’action sociale». Pour les membres de cette organisation, «il est impératif d’impliquer tous les acteurs de la santé, allant du niveau stratégique à celui communautaire». Ils recommandent aussi de «veiller à ce que les messages destinés aux populations ne soient pas divergents ni conflictuels, mais plutôt centrés et coordonnés».
L’organisation demande également aux autorités de revoir leurs «nouvelles politiques de prise en charge des cas de Covid-19 et penser à une stratégie hardie de vaccination visant à immuniser au moins 60 à 70% de la population». S’adressant aux populations, elle les «appelle à une prise de conscience pour endiguer cette troisième vague et éviter que la Tabaski soit l’occasion de répandre le virus dans les régions». Ainsi, elles sont invitées «à respecter et à faire respecter les mesures barrières tout le long de leur trajet et une fois dans leurs foyers respectifs». De même, la Cosc demande «à l’Etat d’encadrer tout cela avec des contrôles assurés par les forces de défense et de sécurité». Et aussi, ajoute-t-elle, «de soutenir encore ces initiatives de la société civile ainsi que les acteurs communautaires qui n’ont jusqu’ici reçu que moins de 2% du budget alloué à la riposte contre le Covid-19».
Pour contribuer à la lutte contre la pandémie, la Cosc a décidé de mettre en place «une task-force de riposte rigoureuse qui implique tous les acteurs de la société civile évoluant dans le domaine de la santé». Celle-ci, selon les membres de cette organisation, «ambitionne de mettre en synergie les ressources de la société civile afin que toutes les organisations membres revisitent encore les plans et budgets pour mettre en place un programme d’urgence et venir en aide au système de santé du pays». Dans ce dispositif, soulignent-ils, «une place importante est réservée aux jeunes et aux femmes dans les stratégies de riposte, surtout au plan communautaire».
Source :Le quotidien du 19 juillet 2021