Village de Thiaméne Taba, commune de keur socé, 17 km de Kaolack (région centre). Terre d’agriculture et d’élevage, cette bourgade nichée au coeur du Saloum célèbre ce 14 octobre 2020 la Journée Internationale de la femme rurale. En sa qualité de coordonateur de l’Alliance Nationale femmes et foncier, CICODEV est venue apporter son soutien à la fédération nationale des femmes rurales du Sénégal, membre de l’Alliance. Une forte mobilisation des femmes rurales rendue possible grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers , Wildaf Afrique de l’ouest ; Diakonia; International Land Coalition (ILC).
Difficile pour les femmes de cette localité de s’autonomiser. En cause, plusieurs raisons:
– pour cultiver et nourrir leurs familles, elles sont obligées de louer des terres 50mille fcfa à l’hectare
– difficultés d’accéder aux intrants agricoles à cause d’une distribution qui ne prévoit pas de quotas pour les femmes.
– difficultés de disposer de matériels agricoles à cause de politiques qui ne prennent pas en charge les besoins spécifiques des femmes
– problème de mobilité pour commercialiser la production…
Debout face au public Mme Ndiouck Mbaye, Présidente de la fédération nationale des femmes rurales du Sénégal a appelé les autorités à organiser « les assises de l’agriculture et du foncier » pour mettre définitivement un terme aux difficultés rencontrées par les femmes dans ces secteurs
« On ne peut pas louer à une femme une terre pour cultiver et lui imposer d’aller competir sur le marché de commercialisation avec des hommes qui ne sont pas passés par le même processus. Cette pratique exacerbe les inégalités et il faut l’arrêter « , Amadou kanouté, Directeur exécutif CICODEV Afrique, par ailleurs coordonateur de l’Alliance nationale femmes et foncier
Absa Sylla, coordonnatrice fédération nationale femmes rurales et point focal national de l’initiative Kilimandjaro a lu un fort plaidoyer du wildaf Afrique de l’ouest sur l’impact de la Covid-19 sur les femmes rurales. Un plaidoyer articulé en 7 points ci-dessous
La célébration de la journée internationale de la femme rurale a été saisie par Wildaf Afrique de l’ouest pour faire un plaidoyer pour :
– une reprise des activités économiques des femmes dans un contexte de pandémie
– un accès des femmes et des filles aux services sociaux
– mettre un terme à l’augmentation de la vulnérabilité des femmes et des filles et des violences basées sur le genre
– protéger les femmes et les filles face à la crise alimentaire
– augmenter la représentation et la participation des femmes dans les espaces de prise de décisions
-permette aux femmes et aux filles un accès à l’information
-mieux outiller les femmes et les filles face aux poids des normes sociales
Aux tam-tams, à la danse et au micro, les femmes rurales de Thiaméne Taba ont tenu à célébrer leur journée avec la manière. Elles ont réclamé :
– de la terre
– du matériel agricole
– des intrants
– de l’eau
– de l’électricité
– un financement adéquat
– des infrastructures sanitaires
Les hommes du village (imam, chef de village, chefs de quartier, époux, fils, frères…) ont aussi été de la partie et se sont engagés à soutenir davantage le combat des femmes et des filles pour une autonomisation effective.