Persistance de la pénurie du liquide précieux : L’eau-rreur revient

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Persistance de la pénurie du liquide précieux : L’eau-rreur revient. Le retard dans la réalisation du programme d’urgence de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) et l’«instabilité» de la fourniture d’électricité sont la cause de la pénurie d’eau qui frappe la capitale, selon la Sde…Lire la suite

La pénurie d’eau qui frappe la capitale depuis quelques jours maintenant semble être une équation à plusieurs inconnus, tellement ceux qui doivent étancher la soif des populations se renvoient la balle et cherchent des bouc-émissaires. En effet, la Sénégalaise des eaux (Sde), prise pour responsable de cette pénurie par les populations, s’est fendue d’un communiqué hier, dans lequel elle explique que les perturbations dans la distribution de l’eau à Dakar trouvent leur racine dans la réalisation en retard du programme d’urgence de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) et l’«instabilité» de la fourniture d’électricité.

Le communiqué transmis à l’Agence de presse sénégalaise (Aps) dit en substance : «Depuis quelques jours, la distribution d’eau aux populations connaît des perturbations. Cette situation est due à une gestion de déficit aggravé dans l’approvisionnement en eau de Dakar, au retard dans la réalisation du programme d’urgence de la Sones. Ce déficit de 14 000 m3/jour de la région de Dakar ne cesse de progresser en raison de la forte demande et l’installation de la période de chaleur. Ces perturbations ont été accentuées ces derniers temps par l’instabilité de la fourniture d’électricité sur plusieurs unités de production alimentant Dakar (Usine de Keur Momar Sarr, les forages du littoral Nord, de Kelle, de Kébémer, Pout Nord et le surpresseur de Carmel).»

La Sénégalaise des eaux (Sde) s’empresse de préciser néanmoins que «les différentes manœuvres effectuées sur le réseau ont permis d’améliorer la situation ce lundi (hier) et cela devra progresser les jours à venir. Pour atténuer l’effet de ce déficit, la Sde procède au quotidien à un pilotage des flux d’eau et a mobilisé 32 camions citernes qui sont déployés dans les zones les plus touchées comme Nord-Foire, Ouest-Foire, Liberté 6 Extension, Niayes Thioker, Golf Sud et Toubab Dialaw».

La Sones pointe «l’incompétence» de la Sde

Cette explication ne semble toutefois pas emporté l’adhésion de la Sones, qui a aussitôt couché sur papier une «clarification», dont copie nous est parvenue à la Rédaction. Dans ledit document, les services de Anta Sarr précise d’emblée, que «la Sones a réalisé en 2010, un schéma directeur de mobilisation de nouvelles ressources en eau potable pour la capitale à l’horizon 2025. Cette étude a été validée par tous les acteurs du secteur de l’hydraulique urbaine». Une façon très diplomatique de mouiller la Sde, qui semble remettre en cause ce schéma. Aussi, le communiqué explique-t-il que «le schéma directeur prévoyait en 2014 un déficit d’eau de pointe estimé à 15.400m3/j.

Dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme d’urgence pour la capitale, la Sones a déjà mis à la disposition de la Sde des installations qui permettent chaque jour de produire 15.600m3/j.» Donc pour la Sones, le déficit est tout à fait couvert, son rôle se limitant juste à livrer des ouvrages à la Sde. «Il appartient donc à la Sde, d’assurer une meilleure répartition de cette production supplémentaire dans les différents quartiers notamment les quartiers qui souffrent plus de manque d’eau et de baisse de pression (Grand-Yoff, Conachape, Nord Foire, Liberté 6, Barekar, Mermoz pyrotechnie). Dans une dynamique d’améliorer la qualité de service, la Sones est en train de réaliser avec l’entreprise Henan Chine les travaux de renforcement de réseaux à Dakar. A la fin du mois d’août, ces travaux seront terminés et permettront d’améliorer la pression d’eau dans ces zones», a fait remarquer la Sones.

Des affirmations qui ont encore poussé la Sde à réagir pour dire que ce programme d’urgence brandi par la Sones et mis en œuvre depuis 2012, «prévoyait la mise à disposition de 17 500 m3/jour au 31 décembre 2013. (Mais), à cette date, seuls 8 360 m3/jour ont été fournis compte tenu des retards importants enregistrés dans la mise à disposition des ouvrages de production dans les délais prévus».

La Sde avait prévenu depuis février 2014

Pour les services de Mamadou Dia, le déficit théorique de 14 000 m3/jour estimé en 2010 par la Sones «n’a fait l’objet d’aucune réactualisation en 2014 pour tenir compte de l’évolution de la demande».

Ce qui fait que la situation actuelle que vit la capitale est «consécutive uniquement à un déficit de production d’eau et cette mission incombe à la Sones». La Sde en ce qui la concerne, jure-t-elle, gère correctement les flux, malgré une production insuffisante. «A ce titre, tous les ouvrages de production depuis 48 heures fonctionnent 24h/24 sans que la demande ne soit couverte. Avec la période de forte chaleur enregistrée à Dakar, on constate que les 15 600 m3/jour dont la disponibilité n’est intervenue qu’en juin 2014 ne couvrent  pas du tout la demande», lit-on encore dans le document, reçu au journal Le Quotidien. Lequel document précise encore que «depuis février 2014, la Sde avait tenu à attirer l’attention des acteurs du secteur de l’eau sur les manques d’eau prévisibles sur la période de mars à juillet».

Pendant ce temps, la population elle, ne sait pas à qui se fier. L’essentiel pour elle, étant d’être ravitaillée en eau, de façon correcte et ininterrompue.

Le Quotidien, Juillet 2014
 

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