Ce vendredi 10 septembre 2021 a marqué la restitution virtuelle de cette étude organisée par l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le Développement (CICODEV Afrique) en partenariat avec l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa). Dans la restitution faite ce matin, il est apparu la nécessité, pour les autorités sénégalaises et les populations, ‘’d’aller vite pour répondre aux défis de l’alimentation. Vu que la population augmente sans cesse’’, ont estimé les acteurs qui ont mené cette étude. Ces derniers ont cité à titre d’exemple, ‘’les politiques agricoles alimentaires du Sénégal, pour dire qu’elles ‘’continuent de souffrir d’un déficit de cohérence qui est perceptible’’. Ils en veulent pour preuve, le fait que ‘’les cultures végétales jouissent d’une attention prioritaire au détriment de l’élevage et la pêche’’. Idem pour les investissements consentis dans les infrastructures de pêche et d’élevage qui, à les croire, sont ‘’faibles et leur gestion inefficiente’’. Une appréciation qui ressort de l’enquête dans le cadre de cette étude. L’absence de politique spécifique à la sécurité alimentaire et nutritionnelle est aussi apparue lors d’une première enquête, a relevé le Dr Ibrahima Sylla. ‘’Le faible niveau de centralisation, d’organisation et de diffusion de bonnes pratiques agro-écologiques constitue également un problème. S’y ajoute, selon lui, ‘’le manque d’harmonisation des visions, l’absence d’une politique consolidée appliquée au niveau national et sous-régional ; l’insuffisance de l’accompagnement des producteurs ; la faiblesse du niveau d’implication de la recherche agronomique à l’échelle nationale et sous-régionale’’. Des constats issus de cette étude menée sur l’état des lieux des politiques alimentaires au Sénégal, ont permis à la CICODEV et à l’Afsa de relever un ensemble d’actions favorables à des politiques alimentaires du Sénégal beaucoup plus durables et à même de fournir aux Sénégalais une alimentation suffisante.
C’est dans ce cadre qu’il faut noter les recommandations des acteurs. Appelée ‘’Priorité d’actions pour aller vers des politiques alimentaires durables’’, ses recommandations sont regroupées autour de 4 points. Ce sont sur les plans politique, social et économique ; communicationnel et enfin technique et de la recherche, a listé le Dr Sylla.
Sur le plan politique, les acteurs ont préconisé, selon lui, le renforcement de ‘’la volonté et l’engagement des autorités politiques à mettre l’alimentation au cœur des stratégies territoriales et locales de développement’’. Et aussi de ‘’procéder à des réformes agraires pouvant permettre aux producteurs d’accéder à la terre et de s’engager plus activement dans les pratiques entrepreneuriales. Ce qui, selon le rapporteur, est une vieille revendication des organisations paysannes et qui, aujourd’hui encore reste d’actualité.
Sur le plan social et économique, poursuit toujours l’étude, ‘’les acteurs ont convenu de la nécessité d’accroitre la sensibilité et l’engagement des consommateurs pour lutter contre la dépendance alimentaire et le cumul des importations. Selon le rapporteur, les acteurs ont montré les importations comme un goulot d’étranglement’’.
Ensuite arrive le 3e point qui porte sur le plan communicationnel. À ce niveau, il est relevé la nécessité de ‘’promouvoir des bonnes pratiques sur les politiques alimentaires ; renforcer les actions visant à conscientiser pour relever les défis inhérents à la destruction de nos systèmes alimentaires ; bâtir des messages forts et structurés autour des modes d’alimentation issus de nos territoires ; travailler sur des stratégies de campagnes de sensibilisation et d’éducation nutritionnelle ; mobiliser mes acteurs autour d’un plaidoyer en faveur d’une action alimentaire urbaine ; renforcer la vulgarisation des connaissances endogènes’’.
Le plan final de cette étude a porté sur les aspects ‘’technique’’ et ‘’recherche’’. À ce titre, recommandation est faite par les acteurs de ‘’travailler à la production et à la diffusion de normes de contrôles de qualité pour encadrer la production alimentaire ; promouvoir des systèmes de certification pour accompagner le développement des filières et des chaines de valeur ; renforcer la recherche sur les modalités de la gestion intégrée des ressources ; soutenir la recherche agricole et technologique, mettre en place des stratégies et des systèmes de valorisation de la documentation disponible’’.