-Le secrétaire exécutif de l’institut panafricain de recherche, de formation et d’action pour la citoyenneté, la consommation et le développement en Afrique (CICODEV), Amadou Kanouté, a invité, jeudi, les cinq candidats à l’élection présidentielle du 24 février à mener, une fois élu, une réforme foncière à la fois "consensuelle et inclusive’’.
"La commission nationale de réforme foncière a produit un document de politique foncière remis officiellement au chef de l’Etat actuel. Ce que nous attendons des candidats, c’est d’aller vers une réforme foncière qui soit consensuelle et inclusive", a-t-il déclaré.
Amadou Kanouté s’exprimait à l’occasion de l’audition citoyenne des candidats à l’élection présidentielle, organisée par les organisations de la société civile du Cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal (CRAFS).
A cette occasion, les postulants à la magistrature suprême ont été conviés, par le biais de leurs représentants, à décliner, à travers un débat croisé, leurs programmes sur quatre thématiques majeures.
Il s’agit de la gouvernance foncière, de la transformation des exploitations agricoles familiales, de la gouvernance alimentaire et nutritionnelle et de la gouvernance sanitaire.
A l’exception du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), tous les autres candidats ont répondu favorablement à l’appel lancé par le CRAFS.
Ainsi, Abdou Aziz Guèye de la coalition "Idy 2019’’, Alpha Ba de "Sonko Président’’, Youssou Diallo de "Benno Bokk Yaakaar’’ et Habib Sy de la coalition "Madické 2019’’, ont honoré de leur présence cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs acteurs des secteurs de l’agriculture et de la santé, venus des quatorze régions du Sénégal.
Réagissant ainsi à l’appel lancé à leur endroit par le secrétaire exécutif du CICODEV, ils se sont tous engagés à "concrétiser la réforme foncière" comme le préconise la Commission nationale de réforme foncière.
Les engagements qu’ils ont pris convergent vers un ’’respect des accords de Maputo" (Mozambique), incitant les Etats signataires à allouer, au moins dix pourcent de leur budget national au secteur agricole.
Toutefois, Alpha Ba de la coalition "Sonko Président’’ et Habib Sy de "Madické 2019’’ ont rappelé sur ce point, l’impératif de "privilégier l’investissement par rapport au fonctionnement".
Les candidats de l’opposition se sont également engagés à l"privilégier la population locale" concernant "l’octroi des terres’’. Ils ont aussi promis de "développer davantage l’exploitation agricole familiale’’ et de "limiter considérablement l’importation de produits développés suffisamment au Sénégal".
Sur le plan sanitaire, ils ont promis la tenue d’assises nationales pour disent-ils mieux "relever le plateau technique" des structures hospitalières et définir "une meilleure carte sanitaire".
Selon le représentant du président sortant Youssou Diallo, les performances agricoles du Sénégal ont connu ces sept dernières années, "une augmentation progressive nette de 11% par an".
Ce qui selon lui "a permis de faire évoluer la contribution de ce secteur sur le PIB national de 7% en 2012 et 12% en 2018".
A l’en croire, cette même dynamique va encore se poursuivre à travers une agriculture axée à la fois sur le domaine familial mais également sur l’agrobusiness.
Il a ajouté que "différentes politiques sanitaires menées avec brio ces dernières années telles que la Couverture maladie universelle (CMU), seront peaufinées et accompagnées par d’autres innovations allant dans le sens de l’amélioration de la santé quotidienne des Sénégalais".
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