L’analyse budgétaire de l’alimentation scolaire au Sénégal révèle un paradoxe politique matérialisé par une baisse du financement des cantines scolaires et un taux de couverture en chute libre, au moment où le budget du Ministère de l’Education Nationale (MEN) connaît une hausse continue. En tout cas, c’est ce qu’a démontré une étude réalisée dans le cadre de l’initiative pour la consolidation et la pérennisation de l’alimentation scolaire au Sénégal menée par le consortium CICODEV Afrique, Counterpart International, Grdr, AVSF, CNCR, GRET, programme alimentaire mondial (PAM) et le Conseil départemental de Rufisque avec d’autres acteurs.
Dans un communiqué rendu public, l’institut panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV Afrique) indique que « le Budget du Ministère de l’Éducation nationale consacré à l’alimentation scolaire au Sénégal est passé de 0,28% en 2018 à 0,11% en 2024 ».
Selon ce rapport, une baisse des ressources publiques consacrées à l’alimentation scolaire est apparue. « Moins d’un milliard de FCFA par an, en moyenne de 1997 à 2019. Au même moment, le budget du Ministère de l’Éducation nationale a connu une hausse de 29,8% passant de 298 milliards de FCFA en 2018 à près de 1000 milliards de FCFA en 2024 », lit-on dans la note.
Et d’ajouter : « cette hausse continue du budget du MEN et de l’État est paradoxalement corrélée à une baisse continue du taux de couverture nationale en cantines scolaires des établissements publics (24% en 2022 dont 16,7% à l’élémentaire. »
En outre, « une analyse comparative faite avec le financement de l’alimentation scolaire au Burkina Faso, au Togo et au Bénin montre que le Sénégal est en retard par rapport à ces pays. »
C’est la raison pour laquelle, le consortium exhorte à la pérennisation de l’alimentation scolaire à travers l’adoption d’une loi sur l’alimentation scolaire et un financement adéquat... »
Dieynaba Agne
Source Dakar actu du 20 mars 2024