Suite aux nouvelles mesures prises par le ministre de l’Agriculture sur les activités agricoles et la gestion foncière, l'Alliance Nationale Femmes et Foncier (ANFF), a sorti un communiqué pour donner sa position.
Dans ce document de cette plateforme composée de 14 organisations, il a été indiqué que « Dans l’élaboration de la situation de référence pour la campagne Stand For Her Land, l’alliance Nationale Femmes et Foncier du Sénégal (ANFF) piloté par CICODEV Afrique avait fait état de l’existence de mécanisme et textes juridiques favorables aux droits fonciers des femmes au niveau national. Il s’agissait entre autres de la loi sur la parité et de la circulaire N 0989/5/2018 du Ministère de l’Agriculture et de l’équipement Rural. Cette dernière octroyait des quotas au profit des femmes afin de réduire les inégalités de genre au niveau des activités agricoles. Mais dans le suivi, aucune avancée n’avait été notée ».
Pour rappel, « A la date du 15 mai, le tout nouveau ministre de l’Agriculture ,de la Souveraineté alimentaire et de l’élevage a remis au gout du jour la circulaire N0989/5/2018 avec comme objet : suivi de la mise en application de la circulaire 0989.En vue d’une bonne préparation de la campagne agricole 2024 -2025 le ministre ,à travers cette nouvelle circulaire de rappel n 00590, a instruit le suivi de la mise en application de la circulaire de 2018.Il demande d’allouer aux femmes au moins .
15% des nouveaux aménagements à partir des eaux de surface,
20% des nouveaux aménagements à partir des eaux souterraines,
20% des semences d’arachide,
20% des semences de riz,
15% des tracteurs,
20% du matériel de culture attelée,
40% du financement »
Ainsi, dit-on cette note est venu à son heure et entre en droite ligne avec leurs attentes. « Cette circulaire porte les espoirs des femmes réunies au sein de l’ANFF et arrive à la suite de forts moments de plaidoyer sur sa mise en application menés dans le cadre de la campagne Stand For Her Land (les femmes mobilisées pour réclamer leurs terres). La campagne vise à réduire le fossé entre le cadre juridique et la réalité du terrain quant à l’accès des femmes au foncier. Ce plaidoyer a été mené lors de la célébration de la journée internationale de la femme à Bayakh le 8 mars 2024 ou plus de 200 femmes issues du monde paysan ont réclamé devant les autorités l’application de la circulaire de 2018 pour réduire les inégalités de genre dans les activités agricoles. Le panel de haut niveau organisé par la Banque Mondiale et la Coopération Allemande GIZ a été aussi une occasion pour l’ANFF de mener un fort plaidoyer pour l’application de la circulaire de 2018.
Sur le plan foncier au Sénégal, l’ANFF juge que « la problématique des droits fonciers de la femme reste une forte préoccupation du développement durable eu égard au contexte de la gestion durable des ressources naturelles et de la réduction de la pauvreté. L’engagement des acteurs relève du constat général de la faiblesse notoire de l’accès et du contrôle des terres par les femmes sur la base de paramètres inégalitaires persistants et un processus de socialisation favorables à cette discrimination. L’incidence négative de l’ensemble de ces facteurs sur la situation économique et sociale des femmes génère et consolide la tendance à la féminisation de la pauvreté dans ce pays ».
Voilà pourquoi, « l’alliance Nationale Femmes et Fonciers du Sénégal se félicite des récentes décisions prises par les nouvelles autorités pour une meilleure gestion du foncier. L’ANFF salue l’initiative de suspendre les procédures foncières dans 18 zones à risque du pays et demande au chef de l’Etat d’aller plus loin à travers une réforme foncière qui tienne compte des besoins spécifiques des couches vulnérables notamment les femmes et les jeunes ».